Qualité de l'air et confinement - Bilan pour l'agglo Paris-Saclay

Le service Environnement - Développement Durable de la Communauté d'agglomération Paris-Saclay a réalisé un premier bilan sur la qualité de l'air sur notre territoire pendant le confinement, à partir des données d'AirParif. Il met en lumière l'amélioration de la situation par rapport au trafic routier mais alerte aussi sur les autres sources de pollution.

Globalement sur l’Ile-de-France, du 17 mars au 6 avril 2020, la qualité de l'air a été largement meilleure que les années précédentes.

NO2 : Entre le 17 mars et le 6 avril, le dioxyde d'azote, polluant local essentiellement émis par le trafic routier, a diminué de 20 à 35% selon les semaines. En bordure d'axe routier, cette diminution a pu atteindre jusqu'à 50% avec des niveaux qui rejoignent les niveaux observés habituellement dans les parcs. Sur la période du 16 au 20 mars, il a été constaté que les émissions d'oxyde d'azote sur l’Ile-de-France ont diminué de 60% en comparaison à un mois de mars normal : malgré une augmentation des émissions de polluants liées au chauffage résidentiel - +17% - (période de météo fraîche), cette baisse est liée en grande partie à la forte diminution du trafic routier et aérien. C’est la première fois en 40 ans que cette situation se produit de manière aussi importante et sur autant de stations de mesure.

CO2 : Les émissions de CO2, en partie responsables du changement climatique, reculent aussi, de 30%. Il est même réduit de moitié en bordure d'axes routiers.

PM : L'impact du confinement est resté moins visible sur les particules (PM10 et PM2,5), avec des niveaux toujours soutenus certains jours. Ces particules ne sont pas seulement issues du trafic routier, mais aussi de l'agriculture et du chauffage. Une météo printanière a favorisé les réactions chimiques et la formation de particules fines secondaires composées en partie de nitrate d’ammonium (les phénomènes météorologiques comme l’ensoleillement, une hausse des température et l’absence de vent sont des conditions météorologiques qui favorisent la transformation atmosphérique des gaz en particules). Ces particules ont aussi été transportées depuis d'autres régions. Un dépassement du seuil d’information aux particules a même été enregistré par Airparif le 28 mars dernier, en grande partie dû

•   à l'agriculture (32%)

•   au chauffage au bois (6%)

•   au trafic routier (6%).


Il faut aussi noter que l’exposition individuelle à la pollution n’est pas uniquement liée aux concentrations de polluants, mais aussi à la manière dont chacun s’y confronte. Cette exposition dépend donc du lieu où chacun se trouve.

-   Ainsi, pour les habitations proches de grands axes routiers, l’exposition des habitants est très liée au trafic routier, et la forte chute des polluants issus du trafic va donc de facto réduire leur exposition. Également, le confinement a pour effet de limiter l’exposition d’un certain nombre de Français à la pollution routière : celles et ceux qui n’utilisent plus leur voiture sont beaucoup moins exposés qu’avant à la pollution automobile, car dans l’habitacle d’une voiture, les automobilistes y sont en moyenne exposés 3 fois plus que sur le trottoir par exemple.

-   Pour ce qui est de l’exposition à la pollution “de fond” , la situation est plus complexe. Une grande partie des lieux d’habitation ne sont pas situés à proximité d’un axe routier majeur. Leurs occupants sont pour autant exposés à une pollution issue de plusieurs sources : trafic, chauffage, industrie ou agriculture. Or, à part le trafic routier, toutes les autres sources d’émissions polluantes sont globalement maintenues. Ainsi bien que le trafic routier soit drastiquement réduit, il n’est pas totalement absent, ce qui maintient une pollution de fond également accompagnée des émissions d’autres secteurs :

•   Les émissions industrielles diminuent de manière plus ou moins marquée selon les secteurs d’activité, mais persistent.

•   Les émissions d’azote liées aux épandages agricoles printaniers (fumier/lisier et engrais azotés) sont à leur niveau habituel

•   Les émissions dues au chauffage les jours froids ont persisté

•   Le confinement a favorisé les travaux de jardinage et donc de brûlage de déchets verts (pourtant interdit), source importante d’émission de particules fines